La mort subite du nourrisson (M.S.N)

La mort subite du nourrisson (M.S.N)

La mort subite du nourrisson a fait l’objet de nombreux travaux médicaux dans différents pays du monde.

Même si la fréquence de ce dramatique « accident » reste élevée, elle a nettement diminué depuis que le conseil de position allongée sur le dos a été donné aux parents par les équipes soignantes.
Le nombre de MSN par an en France est estimé à environ 350 depuis les années 2000.

La mort subite du nourrisson, c’est le décès brutal d’un bébé considéré jusque là en bonne santé ou dont les antécédents médicaux ne laissaient en rien présager un tel accident.

Les circonstances du drame sont assez classiques : le bébé est retrouvé dans son berceau mort, couché sur le ventre. Le parent, « incrédule et affolé », tente de le réanimer sans succès.

La mort subite du nourrisson atteint le plus souvent des garçons âgés de 2 à 6 mois. Les cas sont plus fréquents en hiver. Parmi les victimes, on retrouve plus d’enfants prématurés, d’enfants ayant eu une pathologie fœtale ou néonatale.

Différents facteurs de risque ont été mis en évidence dans les études médicales sans que l’on puisse isoler le rôle précis de chacun d’entre eux.

L’arrivée du nourrisson décédé aux urgences ou en service de pédiatrie, amené par les parents ou par les médecins du SAMU, impose à l’équipe écoute et empathie, calme et professionnalisme malgré l’affolement lié au caractère dramatique de la situation.

L’autopsie permettra d’obtenir de précieux indices, en faveur d’une cause médicale ou non.

A l’issue des entretiens avec les parents, visant à recueillir les antécédents de l’enfant et de la famille ainsi que les circonstances du drame, et des résultats de l’autopsie, différentes situations sont possibles :
1) Soit on retrouve à l’autopsie, une lésion expliquant de manière assez évidente le décès (exemple une malformation cardiaque ou une maladie ou un traumatisme).
2) Soit on retrouve une lésion ou une maladie susceptible d’expliquer la MSN.
3) Soit on ne retrouve aucune cause et, dans ce cas, on parle de mort subite inexpliquée du nourrisson (MSIN).

Le syndrome de Silverman (maltraitance des enfants) ne doit jamais être évoqué trop rapidement ni à la légère, au risque d’ajouter à la douleur et à la culpabilité des parents, le drame d’une suspicion intolérable.
Ce syndrome doit être évoqué à partir d’éléments cliniques probants après réunion et concertation pluridisciplinaire dans un service spécialisé.

Les causes suspectées de MSN sont nombreuses, témoignant de la relative hétérogénéité des nombreuses affections ayant comme conséquence directe ou indirecte, seules ou associées, une MSN.
Parmi celles-ci, citons : les infections ORL, les troubles de la régulation thermique corporelle, les troubles du rythme cardiaque, les apnées liées à des facteurs locaux (malformation, reflux de liquide gastrique, …), les apnées centrales (immaturité des centres nerveux de la commande respiratoire, séquelles de lésions de ces centres, …).
D’autres causes sont suspectées. L’idée actuelle est que la progression de la connaissance médicale permettra de distinguer dans les années à venir, les MSN des MSIN.

La prévention des MSN passe par la position couchée allongée sur le dos (décubitus dorsal) du bébé.
Un bébé allongé sur le dos respire mieux, sa température monte moins car les échanges thermiques entre sa peau et l’extérieur se font mieux.
Il faut éviter les mauvaises conditions de couchage (literie inadaptée). Il ne faut pas surchauffer la chambre.
Il ne faut jamais fumer pendant la grossesse et après la naissance. Il ne faut jamais fumer dans une maison ou dans une voiture où il y a un enfant et ce d’ailleurs, quelque soit l’âge de l’enfant !
Le suivi pédiatrique régulier des nourrissons est aussi un facteur de prévention ainsi que l’aide aux familles défavorisées, l’éducation des futurs parents dès le lycée, le traitement des affections du nourrisson, le développement des moyens des centres de P.M.I, …